L'UGR (Upward Glare Rating) : comment évaluer l'éblouissement
L’éclairage est un élément essentiel dans la vie, que ce soit pour la productivité en milieu professionnel ou pour la santé et le confort visuel. Cependant, une luminosité non adaptée et mal conçue produit de l’éblouissement. Un tel effet gêne grandement la vision, car l’œil ne le tolère pas. La personne risque de ne rien voir, ce qui augmente considérablement les accidents. Pour choisir un éclairage convenable, il faut se référer à l’UGR (Upward glare rating). Ce système permet d’évaluer l’intensité de l’éblouissement provoqué par les luminaires.
Qu’est-ce que l’UGR ?
En réalité, cette notion fait référence au taux d’éblouissement des luminaires. Sa valeur, mentionnée sur les éclairages et les emballages, permet d’avoir une idée précise de l’éclat de lumière fourni. Le taux obtenu est le résultat d’une formule technique assez complexe, relevant de l’expertise des spécialistes.
Définition de l'UGR
L’UGR des luminaires a été initié par la CIE (Commission internationale de l'éclairage) en 1995, en remplacement de la méthode basée sur les abaques de Söllner et Bodmann. Son principe consiste en l’évaluation de l’éblouissement de la lumière produite par les lampes. L’indice obtenu par la technique ou la norme de la CIE 117-1995 permet de déterminer le taux de luminance d’un éclairage dans un milieu précis. D’une manière générale, l’UGR idéal doit être inférieur à 19, ce qui garantit un bon confort visuel. Particulièrement pour l’intérieur, surtout en milieu professionnel, l’upward glare rating fait partie des critères de la norme EN 12464-1 qui définit les meilleurs éclairages pour le travail.
Principes de base de l’UGR
Le fondement de l’UGR des éclairages est basé sur la comparaison du total de leurs intensités et de la luminance de fond. Si cette dernière est plus importante, l’éblouissement est faible, et vice-versa. De nombreux facteurs peuvent influencer la valeur de l’upward glare rating, entre autres la surface de la pièce, le type de luminaire et les éléments techniques, tels que l’index de Guth et l’angle solide.
Différences entre l’UGR réel et l’UGR comparatif
Les informations mentionnées sur les luminaires comprennent l’UGR, ce qui amène les usagers à se demander comment cette valeur a été obtenue. Effectivement, l’endroit dans lequel il va être installé n’est pas défini à l’avance, pareillement pour la position des usagers. En réponse à cette question, il faut savoir qu’il existe deux types d’upward glare rating, le premier est réel et le second est comparatif.
L’UGR des LED est réel lorsqu’il se réfère exactement à l’éblouissement ressenti par les personnes présentes dans la pièce où les lampes sont installées. Cet indice provient d’un calcul complexe se basant sur la configuration des lieux et donne un résultat précis.
Quant à l’UGR comparatif, il s’agit d’une valeur théorique obtenue par l’utilisation de la formule de base de la technique de la CIE. Les données prises en compte sont standardisées. En tout état de cause, trois critères influent sur cet UGR des luminaires, ce sont :
- Le flux sortant.
- La position envisagée de l’utilisateur.
- La salle fictive dont la surface est normalisée.
C’est la valeur comparative qui est affichée sur les éclairages. Ainsi, elle peut être différente pour des modèles similaires, car les contextes d’installation ne sont pas identiques.
Pourquoi évaluer l’éblouissement ?
Un éclairage adapté est essentiel pour le quotidien de tous, que ce soit à domicile ou en milieu professionnel. Dans ce cadre, la vérification du taux d’éblouissement des luminaires est une étape cruciale au moment de choisir ces dispositifs. C’est seulement après l’évaluation de ces indices qu’il est possible d’avoir la certitude si un tel produit convient à l’espace prévu.
Les utilisations concrètes de l’UGR
Les particuliers qui se procurent des luminaires pour leur maison ne sont pas toujours exigeants et ne connaissent pas forcément ce que sont l’UGR des éclairages et leur utilité. Inversement, le respect des normes est fondamental en milieu professionnel. Les espaces doivent être convenablement éclairés, sans que les employés subissent les désagréments causés par un éblouissement. Ainsi, l’UGR est utilisé pour identifier les luminaires adaptés à chaque environnement de travail, comme l’éclairage de bureau.
Impact de l’éblouissement sur la santé
Une exposition à une lumière trop forte est néfaste pour la santé. Les premiers organes impactés par cet éblouissement sont les yeux. Une telle intensité provoque une fatigue oculaire conséquente, voire une importante photosensibilité. Les personnes présentes peuvent aussi souffrir de maux de tête. La prise des médicaments peut les soulager, mais lorsque leurs effets se dissipent le problème revient puisqu’il n’a pas été traité à sa source. Or, une céphalée chronique est un facteur handicapant parce que la victime n’arrive pas à travailler normalement. Il lui est impossible d’exercer correctement ses fonctions, amenant ainsi à une baisse de productivité ou à des risques d’accidents.
Impact de l’éblouissement sur le confort visuel
Il n’y a pas que la santé qui est touchée par l’éblouissement, le confort visuel est aussi altéré. Plus le flux auquel les yeux sont exposés est élevé, plus leur performance va baisser progressivement. Le comble dans cette situation est la persistance du problème, même lorsque le sujet est loin de l’endroit où est installé le luminaire. Ainsi, la qualité de vie quotidienne de la personne en est impactée. Elle peut même avoir des difficultés à conduire, à lire et à réaliser les tâches sollicitant beaucoup la vue.
Comment calculer l'UGR ?
Le calcul est régi par la technique de la CIE qui utilise une formule bien définie. La valeur qui en résulte dépend des variables et des données utilisées.
Méthode de calcul
L’équation qui est la formule de base de la détermination des indices est UGR = 8 log [(0.25 / Lb) * ∑ (L2 * ω / ρ2)].
Les légendes permettent de mieux expliquer les variables :
- L’étoile * en signe de multiplication.
- La luminance de fond exprimée en Lb (cd/m²).
- La luminance de tous les éclairages en L.
- L’angle solide selon l’orientation de la vue de la personne en ω.
- Le déplacement du luminaire ou l’indice de Guth en p.
Outils et logiciels de calcul
L’application de cette formule n’est pas évidente pour les personnes qui ne maîtrisent pas les mathématiques. Heureusement, des logiciels de calcul ont été développés pour faciliter la tâche, comme Relux ou Dialux. Le grand avantage du recours à ce genre de software est la précision du résultat. Toutefois, pour s’assurer de l’exactitude de l’indice obtenu, il faut insérer les variables. Dans ce cas, l’intéressé doit positionner les observateurs et les luminaires, puis paramétrer la salle.
La méthode dite tabulée est l’autre outil de calcul de l’UGR des LED, offrant des valeurs moyennement précises. Elle tient compte des informations mentionnées dans le tableau d’estimation. Les données doivent être ajustées au plus près possible de la réalité. Le calcul requiert une manipulation de la part de l’utilisateur et ne peut considérer que les dispositifs avec double symétrie. Cette méthode est conseillée par la NF EN 12464-1.
L’autre outil appelé méthode rapide 4H/8H est surtout utilisé par les fabricants des luminaires. Dans ce cas, les éléments qui entrent en jeu sont les deux positions d’observateur, les coefficients de réflexion, les espacements entre les éclairages et les dimensions des lieux. Les valeurs ne sont pas précises, mais permettent de faire des comparaisons entre les producteurs. Pour les projets d’envergure, il est préférable d’opter pour les méthodes qui donnent des résultats exacts.
Applications pratiques de l’UGR
Cet indice est un élément important en milieu professionnel, étant donné qu’il contribue à la performance et à la réussite des employés, en leur offrant un éclairage adéquat et en améliorant leur productivité. Toutefois, l’intensité de lumière nécessaire n’est pas identique dans tous les endroits, raison pour laquelle il faut savoir bien appliquer l’UGR des luminaires.
Dans les bureaux
Les entreprises qui veillent au confort visuel des employés de bureaux doivent offrir un environnement approprié à leurs équipes. L’upward glare rating convenable est inférieur à 19. Cette valeur est aussi valable dans les lieux de lecture et les espaces de travail en général.
Dans les zones de circulation
Les couloirs, les autres zones de circulation et les quais ont souvent besoin d’une bonne luminosité pour que tout soit visible. Néanmoins, pour permettre aux travailleurs de bien exercer leur fonction, il faut que l’UGR des éclairages ne dépasse pas 28.
En milieu industriel
Généralement, les industries utilisent des machines et des produits qui peuvent être dangereux. La qualité de la lumière et de l’éclairage industriel est vitale parce que les incidents peuvent vite arriver. Les employés effectuent des tâches requérant des précisions et des techniques. L’indice ne doit en aucun cas aller au-delà de 16.
Dans les lieux spécifiques et les pièces intimes
Sont concernés par cette valeur l’éclairage des garages, des locaux techniques, l’éclairage des salles de bains ou des vestiaires. Dans ces milieux, l’upward glare rating approprié est inférieur à 25.
Dans les endroits publics
Dans les espaces où du monde va et vient, il faut que la luminosité convienne à la majorité des personnes qui côtoient les lieux. Le taux d’éblouissement dans les accueils, les pièces de vie, les salles de repos et les cantines ne doit pas surpasser la valeur de 22.
Tableau UGR maximal par type de tâche / pièce
Il faut savoir que l’éblouissement est moindre lorsque la valeur de l’upward glare rating est faible. Le tableau de référence qui suit aide à optimiser l’application de cet indice dans le quotidien.
UGR | Type de tâche ou de pièce |
---|---|
Supérieur à 28 | Inutilisable, car c’est dangereux |
Entre 25 et 28 | Pour les couloirs et les zones de circulation |
Entre 22 et 25 | Dans les vestiaires, les garages, les locaux techniques et les salles de bain |
Entre 19 et 22 | Dans les espaces d’accueil, les lieux de repos, les salons et les salles à manger |
Entre 16 et 19 | Pour la lecture et les travaux de bureau |
Inférieur à 16 | Pour le CAO, les postes de travail, la cuisine, le dessin industriel, les interventions médicales, l’horlogerie et tous les autres travaux de précisions |
Importance de l’UGR pour la sécurité
En plus du réfléchissement des flux lumineux, l’éblouissement empêche de voir suffisamment. Dans l’environnement de travail, cette absence de netteté est dangereuse, car les risques d’accidents augmentent considérablement. Le cas devient même une véritable problématique lorsque les salariés doivent utiliser des appareils ou des machines, ou encore conduire des véhicules et des engins. Quel que soit le secteur d’activité, les entreprises doivent impérativement veiller à fournir un bon éclairage à leurs employés.
Comment réduire l'éblouissement ?
Abaisser la valeur de l’UGR est tout à fait possible en usant des techniques adéquates. Deux méthodes peuvent être utilisées selon la situation.
Solutions techniques
La conception de l’éclairage doit être adaptée au lieu pour qu’elle ne soit pas trop puissante et produise de l’éblouissement après. En cas de besoin, il peut être nécessaire de créer des zones d’ombre ou d’opter pour des dispositifs d’éclairage intelligents. Sinon, l’utilisation de diffuseurs réduit l’éblouissement provoqué par les faisceaux lumineux mal orientés ou dirigés vers une zone spécifique. Pour pallier les effets néfastes des surfaces réfléchissantes, il est possible d’installer des réflecteurs.
Conseils pratiques
Le choix des luminaires et leur emplacement sont essentiels et peuvent provoquer l’éblouissement lorsqu’ils ne sont pas vraiment appropriés. Les usagers ne connaissent pas obligatoirement les facteurs qui favorisent cette situation, raison pour laquelle l’expertise d’un professionnel est recommandée. Ces spécialistes maîtrisent certainement le sujet et apportent leur aide pour réduire l’UGR.
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